des mois et des semaines à moi

Les oiseaux s’activent. Ce sont eux qui disent le temps qu’il fait au delà du temps qu’il fait. Qu’il neige, vente ou soleil de plomb, ils se fient à la longueur des jours, minutes après minutes sur le calendrier.

Les affaires vont dans les coins de haie, dans les envols nouveaux entre bandes rivales. Cela se trame.

J’ai nettoyé les baignoires sur le toit de la cabane, honte à moi c’était devenu des marigots remplis de feuilles de cerisiers tombées il y a des mois. Le merle avait tenté un bain lors des trois jours de printemps la semaine dernière. Il devait y avoir urgence car se baigner dans ce marais puant !

On se remet à jour. L’hiver est revenu nous saluer. Il faut rester raisonnable. Mars est un drôle de mois. Pas bien calé et prêt à tout. Colérique ou doux, il se laisse bringuebaler. Un caractère soupe au lait. Rien n’y est assuré, ce n’est pas comme juin, par exemple, qui trône comme un coq face à l’été et réserve des surprises à vous faire papilloter les yeux, à vous faire plonger nu en méditerranée. Oui, enfin n’exagérons pas. Oublions août devenu mon ennemi. Il est accablant ici, trop étouffant, me met prisonnière enfermée à l’ombre. Je fuis ma maison si je peux, l’année dernière en hauteur auvergnate j’ai enfin aimé début août. Mai est tout le contraire, rempli d’anniversaires de femmes aimées, rempli de tout, ce beau mai. Couleurs et senteurs, jours fériés féria de libertés, promesses de jupes et robes, de pieds nus. Comment font les hommes pour ne pas porter de robe d’été ? Quelle tristesse ! Ils ne connaissent pas leur malheur.

Vacances bénies. Je béni ces deux grandes semaines pour moi. J’ai tellement de trucs à envoyer à la poubelle que je vais essayer de faire dans l’ordre. Se débarrasser des encombrants humains et pensées puis faire revenir des couleurs, des pinceaux et des valises. Quatre jours entre mer et montagne, un beau train, une maison amie, un apéro avec Carole que je ne connais pas mais qui m’a fait un cadeau comme ça

 

Oui, vous aurez de mes nouvelles.

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